Entre tôles froissées et pots de peinture

Matthieu Corne

Bienvenue dans l’univers où les voitures se refont une beauté. À la concession BMW de Lormont, juste à côté de Bordeaux, on a rencontré Matthieu Corne, un carrossier-peintre passionné depuis six ans, qui nous a partagé les secrets de son métier. Spoiler alerte : ce n’est pas qu’une histoire de sangliers et de pare-chocs.

Un parcours « carrosserie » en trois actes

Matthieu fait ses premiers pas avec un CAP carrosserie, loin des grandes concessions. C’est dans une petite entreprise indépendante qu’il apprend les bases de son métier. Mais son ambition le pousse à évoluer : il décroche un CQP (Contrat de Qualification Professionnelle) avant de viser plus haut. 

Après deux ans à travailler pour une autre marque, Matthieu répond à l’appel du changement et rejoint BMW à Lormont. Depuis un an, il jongle avec habileté entre réparations complexes et petites retouches, toujours accompagné d’une équipe soudée et au service de la célèbre marque à l’hélice.

Les coulisses du métier : patience et minutie

Être carrossier-peintre, c’est un peu comme être chirurgien esthétique pour voitures. Il faut de la patience pour trouver des réponses aux problèmes, la minutie, pour que le résultat final soit à la hauteur d’une série 7. Mais avant tout, il faut un véritable amour pour ce métier exigeant.

Ce qu’il apprécie le plus ? « Voir une voiture sortir de l’atelier comme neuve, c’est une vraie satisfaction. C’est comme si elle n’avait jamais été accidentée », précise-t-il.

Dans son environnement de travail, Matthieu est un pilier pour son équipe : « Je maîtrise la peinture, mais ma vraie spécialité, c’est la carrosserie. Si un collègue est absent ou en congé, je prends le relais. » 

Matthieu Corne

Passion automobile : une affaire de famille

D’où vient cette passion pour les voitures ? « De mon père, » confie-t-il. « Il bricolait ses voitures avec un ami et ramenait des BMW de Belgique qu’il retapait avant de les revendre en France. J’ai grandi dans cet univers. »

Pour autant, rien n’était écrit. Avant de choisir la carrosserie, il s’est essayé à la boulangerie et à la pâtisserie : « Ça n’a pas duré longtemps. Finalement, je me suis dit : pourquoi pas les voitures ? Et ça fait aujourd’hui six ans que je fais ce métier. »

Un vrai jeu de palette 

La peinture automobile, c’est un art en soi. À ce sujet, Matthieu lève un voile sur une difficulté quotidienne : « Une voiture qui a cinq ans n’a plus exactement la même couleur qu’à l’origine. Les pigments changent avec le temps, sous l’effet du soleil et de la pluie. Il faut ajuster les teintes, parfois plusieurs fois, même avec un outil spécifique, pour obtenir la teinte parfaite. »

Et quand la couleur ne correspond pas ? « On recommence. Mélanger, repeindre, affiner… C’est parfois éprouvant, mais on finit toujours par trouver la solution. Voir le résultat final en vaut la peine. »

Un conseil aux apprentis : prenez votre temps

Pour ceux qui voudraient se lancer, le maître mot est “patience”. « Apprendre ce métier en un an ? Impossible. Un CAP, un CQP, et même après six ans, j’en apprends encore tous les jours. Il y a tellement de choses à maîtriser. »

Entre défis techniques et passion pour l’automobile, Matthieu est un exemple vivant que, même dans un métier exigeant comme le sien, l’amour du travail bien fait et le respect des véhicules sont les moteurs de chaque journée passée derrière les outils. 

PARTAGEZ